Voici l’histoire de Cathy.
Diagnostic : J’ai commencé par avoir une douleur à l’épaule gauche; j’avais de la difficulté à soulever des objets. Quelques semaines plus tard, la douleur est apparue dans mon dos et dans mes hanches, mais je passais mes journées assise à mon travail et j’avais déjà eu des douleurs similaires, alors il n’y avait rien de vraiment nouveau. Mon amie m’a suggéré d’essayer l’acupuncture, ce que j’ai fait; j’ai aussi fait de la physiothérapie, mais ça ne semblait pas s’améliorer. Puis, un matin, je n’ai pas pu me lever du lit… J’ai tant bien que mal réussi à me rendre à une clinique sans rendez-vous, où on m’a dit quelque chose comme : « Vous faites probablement de la fibromyalgie, alors nous allons faire quelques tests pour tâcher de voir ce qui se passe. » Ils ne comprenaient pas ce que c’était, alors ils m’ont dit de consulter un rhumatologue. Deux semaines plus tard, mes douleurs étaient tellement fortes que ma mère a dû venir m’aider à faire ce que je ne pouvais tout simplement plus faire moi-même.
Je suis finalement allée à l’hôpital deux ou trois jours après Noël parce que la douleur était vraiment insupportable. Je n’ai même pas pu faire les trois pas pour aller chez mon frère et donner à ses enfants leurs cadeaux de Noël. J’avais tellement mal que j’en pleurais et parfois même, je criais. À l’hôpital, j’ai parlé au médecin que j’ai vu de la fibromyalgie et de la façon dont on m’avait dirigée vers un rhumatologue. Il a tout de suite fait une autre analyse de sang, il l’a comparée avec la précédente, puis il a dit : « Vos reins ne fonctionnent presque plus. »
Ils m’ont alors envoyée à Edmonton en ambulance pour passer d’autres tests. Avec mes reins qui ne fonctionnaient presque plus et tout ce qu’ils ont vu, ils m’ont dit : « Soit vous avez un problème avec votre système endocrinien, soit vous avez le cancer. » Dès que j’ai entendu le mot « cancer », j’ai eu ce sentiment de certitude, je le savais. Avant même qu’ils me le disent, je le savais.
À l’époque, je ne connaissais rien du cancer du sein. Je ne m’étais pas renseignée à ce sujet. Personne dans ma famille n’avait eu le cancer du sein. Je pense que j’ai trouvé sur Internet la description des symptômes que j’avais, qui semblait indiquer que j’avais un cancer du sein de stade 4, avec des métastases.
Quand j’ai eu ma biopsie, j’étais tombée de mon lit et je m’étais cassé pas mal de choses (épaule gauche, sternum et côté droit du bassin); j’ai dû utiliser un fauteuil roulant. Je n’avais jamais eu de fracture osseuse avant mon diagnostic de cancer. En ce moment même, j’ai des fractures aux deux côtés de mon bassin, à mon sternum, à un bon nombre de mes vertèbres et à mes deux épaules. J’ai ce qu’on appelle des « fractures pathologiques ». Je peux me casser une épaule en attachant les lacets de mes chaussures. Ça, c’est le cancer. C’est avec ça que je vis tous les jours. Si je tombe, je peux tout simplement voler en éclats. Tout mon torse est plein de cancer.
Traitement – Heureusement, pour ce qui est de mes os, ça s’est pas mal stabilisé depuis que j’ai commencé la chimiothérapie. Le cancer a quand même atteint mon cerveau et ça, ce n’est pas opérable. Mais au moins, il a arrêté de se propager dans mes os et il n’a pas atteint d’autres organes.
J’ai accepté le fait qu’à un certain moment, je vais mourir. Le pire pour moi, je pense, c’est le mois d’octobre, le mois du cancer du sein. On en parle partout! Et je suis chanceuse si je réussis à vivre cinq ans après mon diagnostic. C’est difficile pour moi de voir tous ces exemples de cancer du sein dans les médias : « J’ai eu une double mastectomie, puis une radiothérapie, et maintenant je suis guérie ». Alors que ce n’est pas la réalité de toutes les femmes. Chaque semaine, je constate que de nombreuses femmes en meurent, et ça me désespère. On voit toutes les statistiques, et je ne peux blâmer personne d’être en colère d’avoir un cancer du sein. J’étais moi-même en colère. Mais j’ai ensuite réfléchi : je ne peux pas être en colère contre mon cancer; si j’ai seulement cinq années à vivre, je veux les vivre le mieux possible.
Vivre avec le cancer du sein métastatique – Je veux pouvoir faire le plus de choses possible avant que ma qualité de vie ne se dégrade encore. Selon mon degré de mobilité, je dois maintenant utiliser une marchette ou un fauteuil roulant pour me déplacer. Ça ne me sert vraiment à rien d’être en colère pendant toute une période de ma vie puisque quand j’aurai passé ce stade, je serai peut-être encore plus handicapée et je ne serai peut-être plus capable de faire quoi que ce soit du temps qu’il me restera… Et ce n’est pas comme ça que je veux vivre le reste de ma vie.
Diagnostic : J’ai commencé par avoir une douleur à l’épaule gauche; j’avais de la difficulté à soulever des objets. Quelques semaines plus tard, la douleur est apparue dans mon dos et dans mes hanches, mais je passais mes journées assise à mon travail et j’avais déjà eu des douleurs similaires, alors il n’y avait rien de vraiment nouveau. Mon amie m’a suggéré d’essayer l’acupuncture, ce que j’ai fait; j’ai aussi fait de la physiothérapie, mais ça ne semblait pas s’améliorer. Puis, un matin, je n’ai pas pu me lever du lit… J’ai tant bien que mal réussi à me rendre à une clinique sans rendez-vous, où on m’a dit quelque chose comme : « Vous faites probablement de la fibromyalgie, alors nous allons faire quelques tests pour tâcher de voir ce qui se passe. » Ils ne comprenaient pas ce que c’était, alors ils m’ont dit de consulter un rhumatologue. Deux semaines plus tard, mes douleurs étaient tellement fortes que ma mère a dû venir m’aider à faire ce que je ne pouvais tout simplement plus faire moi-même.
Je suis finalement allée à l’hôpital deux ou trois jours après Noël parce que la douleur était vraiment insupportable. Je n’ai même pas pu faire les trois pas pour aller chez mon frère et donner à ses enfants leurs cadeaux de Noël. J’avais tellement mal que j’en pleurais et parfois même, je criais. À l’hôpital, j’ai parlé au médecin que j’ai vu de la fibromyalgie et de la façon dont on m’avait dirigée vers un rhumatologue. Il a tout de suite fait une autre analyse de sang, il l’a comparée avec la précédente, puis il a dit : « Vos reins ne fonctionnent presque plus. »
Ils m’ont alors envoyée à Edmonton en ambulance pour passer d’autres tests. Avec mes reins qui ne fonctionnaient presque plus et tout ce qu’ils ont vu, ils m’ont dit : « Soit vous avez un problème avec votre système endocrinien, soit vous avez le cancer. » Dès que j’ai entendu le mot « cancer », j’ai eu ce sentiment de certitude, je le savais. Avant même qu’ils me le disent, je le savais.
À l’époque, je ne connaissais rien du cancer du sein. Je ne m’étais pas renseignée à ce sujet. Personne dans ma famille n’avait eu le cancer du sein. Je pense que j’ai trouvé sur Internet la description des symptômes que j’avais, qui semblait indiquer que j’avais un cancer du sein de stade 4, avec des métastases.
Quand j’ai eu ma biopsie, j’étais tombée de mon lit et je m’étais cassé pas mal de choses (épaule gauche, sternum et côté droit du bassin); j’ai dû utiliser un fauteuil roulant. Je n’avais jamais eu de fracture osseuse avant mon diagnostic de cancer. En ce moment même, j’ai des fractures aux deux côtés de mon bassin, à mon sternum, à un bon nombre de mes vertèbres et à mes deux épaules. J’ai ce qu’on appelle des « fractures pathologiques ». Je peux me casser une épaule en attachant les lacets de mes chaussures. Ça, c’est le cancer. C’est avec ça que je vis tous les jours. Si je tombe, je peux tout simplement voler en éclats. Tout mon torse est plein de cancer.
Traitement – Heureusement, pour ce qui est de mes os, ça s’est pas mal stabilisé depuis que j’ai commencé la chimiothérapie. Le cancer a quand même atteint mon cerveau et ça, ce n’est pas opérable. Mais au moins, il a arrêté de se propager dans mes os et il n’a pas atteint d’autres organes.
J’ai accepté le fait qu’à un certain moment, je vais mourir. Le pire pour moi, je pense, c’est le mois d’octobre, le mois du cancer du sein. On en parle partout! Et je suis chanceuse si je réussis à vivre cinq ans après mon diagnostic. C’est difficile pour moi de voir tous ces exemples de cancer du sein dans les médias : « J’ai eu une double mastectomie, puis une radiothérapie, et maintenant je suis guérie ». Alors que ce n’est pas la réalité de toutes les femmes. Chaque semaine, je constate que de nombreuses femmes en meurent, et ça me désespère. On voit toutes les statistiques, et je ne peux blâmer personne d’être en colère d’avoir un cancer du sein. J’étais moi-même en colère. Mais j’ai ensuite réfléchi : je ne peux pas être en colère contre mon cancer; si j’ai seulement cinq années à vivre, je veux les vivre le mieux possible.
Vivre avec le cancer du sein métastatique – Je veux pouvoir faire le plus de choses possible avant que ma qualité de vie ne se dégrade encore. Selon mon degré de mobilité, je dois maintenant utiliser une marchette ou un fauteuil roulant pour me déplacer. Ça ne me sert vraiment à rien d’être en colère pendant toute une période de ma vie puisque quand j’aurai passé ce stade, je serai peut-être encore plus handicapée et je ne serai peut-être plus capable de faire quoi que ce soit du temps qu’il me restera… Et ce n’est pas comme ça que je veux vivre le reste de ma vie.