À la douce
mémoire de Jan

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Voici l’histoire de Jan.

Diagnostic : En 2003, j’ai reçu un diagnostic de cancer du sein de stade 1. À l’époque, on m’avait parlé d’une possible récidive au cours des cinq premières années. Au bout de cinq ans, je me réjouissais d’avoir survécu au cancer. Je continuais à subir des mammographies tous les ans, et un jour, à mon grand étonnement, les résultats sont redevenus anormaux. Le cancer était revenu dans le même sein. J’ai eu une mastectomie et de la chimiothérapie en 2009, puis une chirurgie reconstructive en 2010.

J’avais probablement déjà entendu le mot « métastase », mais jamais je n’aurais cru qu’il s’appliquerait à moi. J’avais 56 ans quand j’ai appris que mon cancer était métastatique. J’ai d’abord eu un choc et je me suis dit que j’étais condamnée. Je me demandais sans cesse pourquoi ça m’arrivait à moi.

Un an ou deux après avoir reçu mon premier diagnostic de cancer du sein, une de mes cousines a reçu le même diagnostic. En 2011, mon père, qui était alors âgé de 89 ans, a découvert qu’il avait lui aussi un cancer du sein métastatique, ce qui nous a beaucoup surpris. Puis ce fut le tour d’une de ses sœurs. L’an dernier, mon père a appris que son cancer s’était propagé à ses ganglions lymphatiques et qu’il souffrait aussi de leucémie à cellules chevelues. Il célébrera bientôt son 95e anniversaire.

Vivre avec le cancer du sein métastatique – Récemment, je suis allée dîner avec une amie, qui m’a dit : « Mon dixième anniversaire sans cancer approche, et j’ai bien l’intention de le célébrer ». Et moi, je suis là, assise devant elle, et je me dis que je ne pourrai jamais dire la même chose. Je me suis efforcée de ne pas être blessée par ses paroles.

C’est difficile, car même si je n’ai pas l’air malade, je le suis; je suis atteinte d’une maladie incurable dont je mourrai probablement. Quand on me dit que j’ai l’air bien, je me pose toujours cette question : « De quoi a-t-on l’air quand on a le cancer? » C’est simple : la plupart d’entre nous sommes comme tout le monde – nous avons l’air en santé. Nous ne sommes pas toutes chauves et blêmes avec de grands cernes sous les yeux. Je sais que c’est bizarre de faire des blagues à ce sujet, mais il faut bien avoir de l’humour quand on est atteint d’un cancer de stade 4!

J’ai une attitude plutôt positive par rapport à tout. J’enseigne une forme de qi gong médical; ma technique est axée sur la visualisation de la respiration et le mouvement. J’amène mon esprit à visualiser qu’il n’y a pas de cellules cancéreuses dans mon corps et que je suis en parfaite santé. Je me souviens d’avoir parlé de mon diagnostic de cancer à mon maître de qi gong, qui m’avait recommandé de ne pas me laisser submerger par la peur, car la peur affecte les reins et l’inquiétude affecte le foie. Je pratique également le tai-chi et le yoga, et ces deux disciplines m’ont beaucoup aidée. J’essaie d’enseigner ces techniques à mes filles. Elles sont toutes deux infirmières et connaissent les bienfaits des thérapies complémentaires.

J’espère vivre encore longtemps. Je fréquente un groupe de soutien et chaque fois que l’une de nous subit une tomodensitométrie ou une scintigraphie osseuse, soit tous les trois mois, nous retenons toutes notre souffle jusqu’à ce qu’elle reçoive ses résultats. Quand tout est stable, nous respirons de nouveau… pendant trois mois. Pour le moment, je suis simplement heureuse d’avoir un cancer stable et sans douleur et de pouvoir faire tout ce que je veux. Même si tout cela peut changer du jour au lendemain.
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