À la douce
mémoire de Sandi

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Sandi a pris sa santé en main en se faisant examiner dès qu’elle a senti que quelque chose clochait. Une fois le diagnostic posé, elle s’est appliquée à vivre au jour le jour et à se donner de nouveaux objectifs.

Voici l’histoire de Sandi.

Diagnostic : Tout a commencé en novembre 2015. J’étais au travail lorsque j’ai ressenti une légère douleur au sein. J’ai remarqué qu’elle ne passait pas; je l’ai donc surveillée de près. Le soir, à la maison, j’ai senti quelque chose sur mon sein qui me semblait anormal. J’ai demandé à mon mari de vérifier, et il était d’accord qu’il y avait une bosse. Comme c’était un vendredi soir, je ne pouvais pas vraiment faire quoi que ce soit, et je me suis inquiétée toute la fin de semaine. Nous avons fait des recherches sur le Web, ce qui n’est probablement pas la meilleure des idées, et avons décidé qu’il ne s’agissait que d’un kyste ou de quelque chose du genre.

Le lundi suivant, j’ai pris rendez-vous avec ma médecin. Elle a confirmé qu’il y avait une masse et m’a demandé de prendre rendez-vous pour une mammographie, ce que j’ai fait, mais il y avait une attente de près de deux semaines. Je ne savais pas trop quoi faire. Alors que je ne m’y attendais pas, ma médecin m’a appelée pour s’assurer que j’avais bel et bien pris un rendez-vous. Je trouvais cela fantastique qu’elle se soucie de moi, mais cela m’a également un peu inquiétée. Elle a suggéré que j’essaie de prendre rendez-vous ailleurs, et j’ai pu avoir un rendez-vous le lendemain. J’ai passé une mammographie et une échographie. Le radiologue a confirmé qu’il s’agissait d’une masse solide et m’a dit que je devais subir une biopsie, ce qui fut fait sur-le-champ. J’ai toutefois dû attendre huit jours pour obtenir le résultat; c’était affreux. L’attente était sans contredit la pire partie. Votre esprit vague vers de sombres recoins, mais nous n’avons jamais évoqué le pire à haute voix. Nous restions positifs.

Le jour de mon diagnostic, ma médecin n’a pas mâché ses mots. Elle m’a annoncé qu’il s’agissait d’un cancer du sein et qu’elle avait déjà entrepris les démarches pour que je rencontre un chirurgien. Tout s’est déroulé très rapidement par la suite. J’ai appris qu’il s’agissait d’un carcinome canalaire infiltrant, de stade 2 probablement. J’ai subi une mastectomie au début de janvier 2016. Le rétablissement a duré six semaines, puis j’ai rencontré mon oncologue pour décider du traitement à entreprendre. Je devais passer quelques examens auparavant pour que nous sachions par où commencer. C’est alors qu’ils ont découvert que le cancer s’était déjà propagé à mon foie; il était métastatique. C’est à ce moment que tout a basculé. J’avais seulement 34 ans.

Vivre avec le cancer du sein métastatique – Comme la plupart des gens, vous entendez parler du cancer du sein, dont l’image projetée est rose, et vous croyez qu’il y a beaucoup de survivantes, mais je n’en savais pas énormément sur le cancer du sein métastatique. Il y a des cas de cancer dans ma famille, mais nous n’avions jamais eu de conversations à ce propos, et nous ne savions pas exactement ce que signifiait « métastatique ». Je me souviens avoir entendu des gens dire qu’une personne avait un cancer là, là et là, mais je ne comprenais pas qu’il s’agissait du même cancer qui s’était propagé à différentes parties du corps; je croyais que la personne souffrait plutôt de diverses formes de cancer.

Les gens ne comprennent pas toujours ce que je traverse. J’entends beaucoup de platitudes : tu es forte, tu t’en sortiras, sois positive. Je sais que les gens ont de bonnes intentions, et je ne leur en veux pas. Je comprends que les gens ne sachent pas quoi dire. Mais je n’ai pas besoin d’entendre de platitudes. J’ai besoin que les gens soient là pour moi et qu’ils m’écoutent lorsque j’ai besoin de me vider le cœur, plutôt que de m’offrir des solutions dont je ne veux pas. Je veux être entendue et je veux ressentir ce que j’ai besoin de ressentir. Les gens me parlent de « traitements » ou de remèdes naturels, et je trouve cela tellement frustrant, car je veux qu’ils comprennent. Essayez simplement de vous mettre à ma place. Il n’existe pas de remède.

Nos vies ont complètement changé. Nos objectifs ne sont plus les mêmes. Je travaille toujours, mais je ne suis pas inquiète à propos de ma carrière ou de tout ce qui s’y rapporte; je travaille pour travailler et pour me sentir normale. Je ne veux pas que mon cancer du sein métastatique vienne totalement éclipser chaque aspect de ma vie. Vous commencez à penser à toutes les choses que vous voulez accomplir. Nous voyageons quand nous le pouvons, lorsqu’il y a un répit dans le traitement, et je passe plus de temps avec les gens que j’aime. Je vis un jour à la fois.
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